changement climatique en humanitaire
Le changement climatique augmente le nombre de catastrophes et leurs impacts
Au cours des dix dernières années, l’impact des catastrophes a été particulièrement lourd : plus de 700 000 morts, 1,7 milliard de personnes affectées et des pertes économiques de 1 400 milliards de dollars. Si 70 % des décès sont causés par des séismes, on estime que les catastrophes liées au climat représentent aujourd’hui plus de 80% des catastrophes et contribuent grandement aux pertes économiques et aux déplacements à court et long terme des populations. Selon l’UNISDR, 87 % des catastrophes des dix dernières années sont liées au climat. iLe dernier Bilan mondial sur la réduction des risques de catastrophes conclut qu’« à travers l’évolution des températures, des précipitations et du niveau des océans, entre autres facteurs, le changement climatique modifie d’ores et déjà le niveau des aléas et exacerbe les risques de catastrophe. »
La température moyenne mondiale a augmenté de plus de 0,8 degré Celsius, et ses effets sont déjà visibles. Dans de nombreuses régions de la planète, en particulier dans les pays en développement, cette moyenne a déjà été dépassée. La tendance d’augmentation des événements climatiques extrêmes correspond à ce que les climatologues prédisent depuis des années. Le cinquième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) souligne que les risques associés aux phénomènes climatiques extrêmes augmentent avec la température. Les vagues de chaleur sont déjà une réalité et vont devenir de plus en plus fréquentes. Les tempêtes quant à elles vont devenir plus violentes, les sécheresses vont s’intensifier et les précipitations vont
déclencher de plus en plus d’inondations et de glissements de terrainiii. En outre, d’autres changements climatiques comme les phénomènes à évolution lente (fonte des glaces, acidification des océans, augmentation du niveau de la mer) constituent un facteur d’inquiétude supplémentaire pour les communautés vulnérables et dégradent les écosystèmes dont ces communautés dépendent. Assurer une bonne gestion et conservation des écosystèmes est capital pour maintenir les divers fonctions de l’écosystème essentielles au bien-être humain. Des écosystèmes sains ont également un effet tampon, en augmentant la résilience des systèmes naturels et humains aux catastrophes et aux impacts du changement climatique.iv Les risques liés au climat augmentent de façon significative si le réchauffement dépasse +1,5°C Limiter le réchauffement à maximum +1,5°C pourrait fortement diminuer les risques, alors qu’un réchauffement compris entre +1,5 et 2°C les augmenterait fortement.v Si la trajectoire actuelle des
émissions est maintenue, menant à une hausse générale des températures de +4 degrés ou plus, de vastes zones de la planète risquent de devenir inhospitalières voire inhabitables, en raison de l’augmentation du niveau de la mer, de la désertification et de la fonte des glaciers, ce qui entraînera une augmentation des déplacementsvi et constituera une menace pour la sécurité humaine. vii Ainsi, le maintien du niveau des émissions de gaz à effet de serre augmente la probabilité de conséquences graves, généralisées et irréversibles pour les populations et les écosystèmes.viii Les catastrophes, de plus en plus fréquentes, mènent les sociétés vers un état de crise permanente Le changement climatique étant lié aux conditions politiques, économiques et sociales, les pays risquent de faire face à une forte instabilité et, dans le pire des cas, à de violents conflits. La raréfaction des ressources, sous forme de pénurie d’eau et d’insécurité alimentaire, est exacerbée par le changement climatique. Lorsqu’elle est combinée à d’autres facteurs, comme les injustices sociales et économiques, elle augmente le risque de conflitix. Les pertes et dommages liés auchangement climatique vont augmenter et provoquer des mouvements migratoires plus importants
et des catastrophes humanitaires de plus en plus graves et fréquentes.La fréquence accrue des catastrophes conduit certains pays et communautés très vulnérables, ayantdéjà connu des chocs climatiques ponctuels ou chroniques, à un état de crise permanente etprolongée, où l’urgence est désormais la nouvelle norme. De plus en plus de personnes issues de pays à faible revenu, ainsi que des communautés très pauvres et marginales dans d’autres pays, sont deréduire les risques et développer la résilience des plus vulnérables
aujourd’hui de plus en plus exposées à la perte de leurs moyens de subsistance et de leurs ressources
en raison des impacts accrus du changement climatique. Dans les zones de conflit, les catastrophes liées au climat engendrent des urgences complexes qui nécessitent des réponses plus coûteuses. Par exemple, des recherches suggèrent que le changement climatique a contribué à favoriser le conflit en Syrie. Entre 2006 et 2010, une sécheresse sans précédent a fortement dégradé les conditions de production agricole, ce qui a provoqué l’exode de plus d’1 million d’agriculteurs vers les centres urbains.x Le changement climatique va être un frein considérable pour le développement des pays, car la fréquence des catastrophes va de plus en plus amenuiser les ressources.
Le changement climatique accroît les besoins mais investir dans la préparation et l’adaptation change la donne. Il existe un écart constant entre les besoins humanitaires et leur financement.xi Les coûts de l’adaptation au changement climatique et des pertes et dommages dans les pays en développement
devraient nettement augmenter dans les années à venir.xii De nombreuses analyses on égalementdémontré qu’investir dans la préparation aux catastrophes était beaucoup plus efficace que les interventions d’urgence. Il en va de même pour les mesures d’adaptation, comme l’a démontré une
étude menée par CARE au Niger.xiii Cela souligne l’importance d’investir dans la réduction des risques de catastrophes et l’adaptation au changement climatique comme moyen de prévention des crises, comme l’a souligné un récent rapport destiné aux ministres des Affaires étrangères du G7.xiv
source:
CARE International, RÉPONDRE AUX URGENCES DANS UN CONTEXTE DE DÉRÈGLEMENT CLIMATIQUE :
Réduire les risques et développer la résilience des plus vulnérables